Une conférence sur l’agroforesterie co-animée par Torba, Filaha innove et le Laboratoire d’Amélioration Intégrative des Productions Végétales ENSA, et ce le mardi 23 mai à la Safex à partir de 10 heures
Qu’est-ce que l’agroforesterie ?
Texte élaboré par le Collectif Torba, pour la promotion de l’agroécologie en Algérie. www.torba.dz
L’agroforesterie est une pratique agricole qui peut être définie comme un système de gestion de l’espace agricole qui porte sur l’intégration des arbres dans toute exploitation agricole, en intégrant au maximum les cultures céréalières, maraîchères, fruitières, forestières et l’élevage, qui peuvent être associés sur une même surface. Ce système permet d’améliorer l’efficacité de l’utilisation des ressources et la résilience des systèmes agricoles traditionnels, notamment vis-à-vis du réchauffement climatique.
En effet, l’agroforesterie représente un outil prometteur, capable d’atténuer les impacts néfastes du changement climatique pour la région méditerranéen qui se caractérise par la rareté et la répartition irrégulière des précipitations dans le temps, avec une hausse de température associée aux effets du système de production agricole conventionnel sur l’environnement. Ainsi, les arbres jouent un rôle dans la régulation du climat en réduisant les températures extrêmes sous leur frondaison, en fournissant un abri contre le vent et en réduisant l’évaporation de la surface du sol.
En Algérie, l’arboriculture rustique est une pratique traditionnelle qui consiste à cultiver des arbres fruitiers, tels que des oliviers, des figuiers, des grenadiers, des amandiers, des pommiers, des poiriers et des agrumes, dans les zones rurales et périurbaines. Cette pratique est souvent associée à l’agriculture vivrière et représente une source importante de nourriture, de revenus et de biodiversité. Cependant, malgré son importance culturelle et économique, l’arboriculture rustique est confrontée à de nombreux défis, tels que l’abandon de l’agriculture par les jeunes générations, la dégradation de l’environnement, les changements climatiques, les maladies et la concurrence avec les cultures commerciales, notamment maraichères. Pour cette raison, il est crucial de promouvoir des pratiques durables d’arboriculture rustique, qui permettent de préserver et d’améliorer les écosystèmes naturels tout en répondant aux besoins alimentaires et économiques des populations locales.
Dans ce contexte, l’agroforesterie peut jouer un rôle important en intégrant l’arboriculture rustique dans les systèmes agricoles existants, en combinant la culture de fruits avec des cultures céréalières, maraîchères, fourragères ou d’élevage. Cette approche permet de diversifier les sources de revenus, d’améliorer la fertilité du sol, de réguler le climat et de préserver la biodiversité. En outre, elle peut contribuer à renforcer la résilience des communautés locales face aux changements climatiques et aux crises économiques.
Il est donc essentiel de promouvoir des politiques publiques favorables à l’agroforesterie et à l’arboriculture rustique, en fournissant des incitations financières et techniques pour encourager les agriculteurs à adopter des pratiques durables et à préserver les ressources naturelles. Cela pourrait inclure des programmes de subventions, des formations techniques, des échanges de connaissances entre agriculteurs et des mécanismes de certification pour les produits issus de l’agroforesterie. De telles initiatives peuvent contribuer à améliorer la sécurité alimentaire, la protection de l’environnement et les conditions socio-économiques des communautés rurales et périurbaines en Algérie