20 avril 2024

ENSA : 1ère édition du Cours en Agroécologie

L’agroécologie et ses réponses aux enjeux contemporains de l’agriculture s’est invitée cette semaine à l’École nationale supérieure agronomique (Ensa) d’El-Harrach (Alger). À l’issue d’une formation “académique et pratique” destinée aux universitaires, qui s’est déroulée du 24 au 27 octobre dernier, une conférence-débat intitulée “Vers la souveraineté alimentaire, par l’agro-écologie” a été organisée à l’Ensa, en collaboration avec les associations Torba, AREA ED (Algérie) et Terre et Humanisme (France).

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La solution de l’agro-écologie

PAR : K.A.B et agence Cresus
http://cresus.dz/agriculture/330-la-solution-de-l-agro-ecologie

Ces dernières années, plusieurs initiatives sont nées pour inciter les politiques à s’investir dans une stratégie de diversification de l’économie en se tournant vers l’agriculture et l’agro-écologie.
La superficie des terres agricoles est le principal atout du pays mais les défis contre la désertification sont immenses. Les nouvelles orientations agricoles concentrent des efforts considérables sur les zones sahariennes, de montagnes et de steppes, ainsi que sur les exploitations familiales, qui représentent 70 % d’entre elles. Toutefois, la production biologique reste très marginale. La société civile se mobilise peu à peu pour réclamer une alimentation saine et locale.
Le défi de la souveraineté alimentaire En plus de fournir aux populations des produits sains, l’agriculture écologique peut permettre à un pays d’être souverain sur le plan alimentaire et de résister à d’éventuelles crises, ont estimé jeudi à Alger des spécialistes en agro-écologie qui plaident pour le changement de « philosophie agricole » pour aller vers une agriculture naturelle respectueuse de l’environnement. « L’agro-écologie est une agriculture qui est à cheval entre le milieu naturel et les activités humaines. Le principe c’est d’optimiser l’utilisation de l’eau et garder le sol vivant », explique Olivier Hebrard, écologiste et spécialiste en agro-écologie au sein de l’association française Terre&humanisme.
« Atteindre la souveraineté alimentaire par l’agro-écologie est tout à fait faisable. Il faut revenir aux époques passées où les populations se nourrissaient d’ellesmêmes et où les villes avaient des ceintures maraîchères qui alimentaient les centres urbains », selon ce spécialiste qui a animé une conférence sur la souveraineté alimentaire à l’Ecole nationale supérieure d’agronomie (ENSA). Ce conférencier qui a relevé les principes de l’agro-écologie et son impact positif sur l’environnement, a évoqué les conséquences de l’arsenal chimique hérité de la Deuxième Guerre mondiale et réutilisé dans la production de fertilisants à destination de l’agriculture intensive. « En conséquence, la fertilité des sols a connu depuis une chute « dramatique », » dit M. Hebrard
Actuellement, la dégradation et la perte des sols à cause d’une chimie démesurée met en danger la sécurité alimentaire des pays développés, d’après cet expert. « La ville de Paris par exemple a seulement trois jours d’autonomie alimentaire », a-t-il dit. « En cas de crise suite à une guerre ou à une catastrophe naturelle, des millions de personnes seront privées de nourriture. D’autant plus que les économistes voient venir des crises alimentaires d’ici 15 ans à cause des conflits géopolitiques et climatiques », selon cet expert.
Evoquant le cas de l’Algérie qui subit actuellement les effets de la dépendance de la rente pétrolière, M. Hebrard suggère de créer des « ceintures agricoles durables » tout en arrêtant l’urbanisation galopante au détriment des terres fertiles.
Il préconise aussi aux décideurs d’installer les paysans dans une dynamique agro-écologique et faire des liens entre les consommateurs citadins et ces producteurs respectueux de l’environnement qui s’installent autour des villes.
Changer de paradigme
« Vu les conséquences sur l’environnement et la santé humaine, il faut changer complètement de philosophie agricole. Il faut être intransigeant concernant l’utilisation d’engrais et de molécules chimiques, de pesticides et d’engrais minéraux », suggère ce spécialiste.
Il a également cité le cas des semences hybrides et OGM dont le principe est de rendre les agriculteurs dépendants pour qu’ils achètent chaque année ces semences, alors que le bon choix serait de revenir aux semences locales que produisent chaque année les agriculteurs, selon lui.
C’est pourquoi, a-t-il insisté, les consommateurs doivent soutenir les agriculteurs qui se sont engagés dans ce « nouveau paradigme ». « Le modèle agricole actuel a des externalités terribles sur la santé. Le nombre de cancers est dramatique », note le conférencier.
Alors que l’agro-écologie connaît une révolution dans le monde occidental, en Algérie, l’agriculture durable est pratiquement inexistante, à l’exception de l’agriculture vivrière pratiquée dans les zones rurales. « La question de l’agro-écologie s’impose dans la mesure où, si on ne choisit pas cette orientation, on va détruire nos sols et au bout de quelques années on pourra plus se nourrir », estime pour sa part, Karim Rahal président du Collectif Torba qui active dans la sensibilisation du consommateur algérien à vivre dans le respect de la terre, de la nature et de l’environnement.
En Algérie, l’agro-écologie a existé jusqu’à ce que le colon français eut introduit des techniques de surexploitation des terres. «Actuellement, nous sommes en train d’aller vers la surexploitation des terres au niveau du sud », regrette-t-il. Initié par des consommateurs conscients des effets négatifs de l’agriculture intensive et la nécessité de préserver l’environnement, le collectif Torba vise à développer des partenariats avec les producteurs pratiquant l’agro-écologie pour écouler leur production. « Nous sommes prêts à l’aider à commercialiser et à développer son exploitation. C’est comme ça qu’on pourrait à l’avenir développer une nouvelle vision de l’agriculture », estime M. Rahal.
Pour ce faire, cette association « d’agroconsommateurs » mise sur la formation du public à travers trois niveaux de formation : le premier concerne le grand public pour montrer comment produire ses propres légumes naturels en ville. Le deuxième niveau est destiné aux citadins qui ont des parcelles de terre et qui veulent cultiver leurs propres légumes, tandis que le troisième concerne les agro écologistes souhaitant investir dans la culture de produits agricoles naturels.
 
خبراء ومختصون يبرزون أهميتها للمنتجات الصحية 
الفلاحة الإيكولوجية لضمان أحسن غذاء للجزائريين
اعتبر مختصون في الفلاحة الإيكولوجية، أول أمس، بالجزائر العاصمة، أنه إضافة إلى توفير منتوجات صحية للسكان تسمح الفلاحة الايكولوجية بتحقيق السيادة الغذائية للبلدان والتصدي لأزمات محتملة داعين إلى تغيير الفلسفة الغذائية للمضي نحو فلاحة طبيعية تحترم البيئة. وفي هذا الشأن صرح أوليفيي هيبرارد مختص في الفلاحة الايكولوجية أن الفلاحة الايكولوجية تكمن في تحسين استعمال المياه للحفاظ على خصوبة الارض . وحسب هذا المختص الذي نشط ندوة حول السيادة الغذائية بالمدرسة الوطنية العليا للزراعة فإن تحقيق السيادة الغذائية من خلال الفلاحة الايكوليوجية أمر ممكن اذ يجب العودة إلى الماضي أين كان السكان يقتاتون من خيراتهم وكانت المدن مزودة بأحزمة من الحقول التي تغذي المراكز الحضرية . كما تطرق هذا المحاضر الذي تناول مبادئ الزراعة الايكولوجية وأثرها الايجابي على البيئة إلى نتائج الترسانة الكيماوية الموروثة عن الحرب العالمية الثانية والتي أعيد استعمالها في انتاج المخصبات الموجهة للزراعات المكثفة. ونتيجة ذلك عرفت خصوبة الأرض تراجعا كبيرا حسب هيبرارد، وحسب قوله دائما فإنه في حالة أزمة عقب حرب ما أو كارثة طبيعية فإن ملايين الأشخاص سيحرمون من المواد الغذائية سيما وأن المختصين في الاقتصاد يتوقعون حدوث أزمات غذائية في ظرف 15 سنة نتيجة النزاعات الجيوسياسية والمناخية. وبخصوص الجزائر التي تعيش حاليا نتائج تبعيتها للريع البترولي اقترح المحاضر استحادث أحزمة زراعية مستدامة مع وقف استغلال الأراضي الفلاحية لأغراض البناء. كما اقترح على المقررين تنصيب فلاحين في إطار حركية فلاحية-ايكولوجية وإقامة روابط بين المستهلكين الحضريين وهؤلاء المنتجين الذين يحترمون البيئة. ويرى نفس المختص أنه بالنظر إلى انعكاسات البيئة على صحة المواطن فان يتعين تغيير الفلسفة الفلاحية والتحلي بالصرامة في استعمال الأسمدة والمواد الكيماوية. وعليه يتعين على المستهلكين دعم الفلاحين الذين التزموا ب النموذج الجديد . وفي الوقت الذي يشهد فيه الفلاحة الايكولوجية ثورة في العالم الغربي فان الزراعة المستدامة بالجزائر شبه منعدمة باستثناء الزراعة القوتية الممارسة بالمناطق الريفية. ومن جهته يرى كريم رحال رئيس جمعية تربة التي تنشط في مجال تحسيس المستهلك الجزائري للعيش في اطار احترام الارض والطبيعة والبيئة أن مسألة الفلاحة الايكولوجية تفرض نفسها بحيث اذا لم نختار هذا التوجه فاننا سنخرب أراضينا وقد لا نتغذى منها في ظرف بضع سنين . وكان هذا النموذج في السابق موجود بالجزائر إلى غاية ادخال المستعمر الفرنسي لتقنيات الاستغلال المفرط للأراضي. وتهدف جمعية تربة التي أسسها مستهلكون واعون بالنتائج السلبية للفلاحة وضرورة حماية البيئة إلى تطوير شراكات مع المنتجين الذين يمارسون هذا النوع من الزراعة لبيع منتوجاتهم. كما أوضح رحال يقول نحن مستعدون لمساعدة المنتج على تسويق وتطوير تعاونيته وهكذا يمكننا مستقبلا تطوير رؤيا جديدة حول الفلاحة ، وحتى يتأتى ذلك تراهن الجمعية على تكوين جمهور على ثلاثة مستويات يتمثل أولها في الجمهور العريض ليظهر كيف ينتج خضره الطبيعية الخاصة به بالمدينة. ويخص المستوى الثاني سكان المدن الذين لهم أراض ويرغبون في زراعتها فيما يخص المستوى الثالث الفلاحون الايكولوجيون الراغبين في الاستثمار في زراعة منتوجاتهم الفلاحية الطبيعية. 
http://www.djazairess.com/alseyassi/72078
 
 
Dans son intervention d’ouverture, Karim Rahal, le président de Torba, est revenu sur l’expérience de son association qui a été créée en 2014. “À la base, notre collectif était un groupe de consommateurs qui ont fini par apprendre à cultiver leurs propres produits de la terre. Notre expérience a commencé par la culture d’une petite parcelle de terre, avant de s’étendre au travail dans les jardins partagés sur 2 000 m2, à Djnane Salim, à Bouchaoui et à la Solidarité paysanne”, a déclaré l’enseignant universitaire, en rappelant que les membres de l’association Torba disposent à présent de parcelles de 20 à 50 m2.
Ce dernier a relevé, en outre, “une prise de conscience de plus en plus grande de la société algérienne” concernant la recherche de légumes et fruits sains. M. Rahal a également annoncé l’acquisition, dès 2017, “d’autres jardins partagés, à l’est et à l’ouest du pays”.
S’exprimant sur l’Amap (Association pour le maintien de l’agriculture paysanne), adoptée par Torba, l’orateur a expliqué que “c’est un concept de rapprochement entre le consommateur et l’agriculteur”, voire une formule de “vente directe” de produits, exempts de produits chimiques cancérigènes. L’autre intervenant, le Dr Olivier Hébrard, agronome expert en agro-écologie et chargé de mission à Terre et Humanisme, a présenté la vision systémique de l’agro-écologie selon son association qui œuvre depuis une vingtaine d’années et son fondateur Pierre Rabhi, philosophe, agriculteur et écrivain français d’origine algérienne.
Ainsi, d’après M. Hébrard, l’approche agro-écologique s’impose comme “la seule” alternative à l’agriculture intensive actuelle. Outre le maintien des “valeurs paysannes”, la “diversification” des productions, le développement de “l’agroforesterie” et la “re-fertilisation” des sols, ainsi que la lutte contre la désertification, l’importance des fleurs et la préservation de la biodiversité, ce type d’agriculture bio produirait plus, avec moins d’engrais, moins d’eau, moins de pesticides. “L’agro-écologie, c’est entre la tradition et la modernité”, a-t-il révélé, non sans rappeler que depuis 2010, l’ONU a donné raison à la démarche de Pierre Rabhi et des autres précurseurs, présentant désormais l’agro-écologie comme “la seule voie privilégiée” pour répondre aux défis alimentaires actuels, notamment dans les zones arides et semi-arides. En plus clair, “l’agro-écologie vise la souveraineté alimentaire”, en offrant la possibilité aux populations de se nourrir par elles-mêmes.
Sans craindre, comme pour le cas algérien, le déclin ou la disparition de la rente pétrolière. Pour ce qui est de la problématique de la semence locale, celle-ci exige la mobilisation de la société. “Plus nous sommes conscients et nombreux, plus il sera facile de faire face aux grandes firmes”, a soutenu le chargé de mission à Terre et Humanisme, en plaidant pour l’extension des “jardins urbains”.
H. Ameyar
http://www.liberte-algerie.com/actualite/agro-ecologie-la-voie-privilegiee-257553

One thought on “ENSA : 1ère édition du Cours en Agroécologie

  1. Bonjour
    C’est très intéressant la matière abordée dans ce document qui présentent des actions purement pratiques et inspirant pour le changement de la mentalité aux sein des exploitants agricoles. Malheureusement, dans notre pays la RD Congo, l’agro-écologie est loin d’être vulgarisée dans les familles agricoles rurales pour la promotion des aliments bio, la préservation des ressources naturelles, et l’amélioration durables des conditions de vie des familles agricoles et communautés rurales affectées par l’insécurité alimentaire, la malnutrition et l’extrême pauvreté.
    Nous souhaiterions une étroite collaboration avec notre réseau qui accompagnent des familles agricoles organisées en Mutuelles de Solidarité Entrepreneures.
    Je vous remercie
    Nicolas
    Ingénieur Agronome
    Secrétaire Exécutif du RPMSE

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